Vermifuger son cheval : un acte bien connu des propriétaires mais dont le rôle et l’intérêt, ainsi que les molécules utilisées sont souvent peu voire mal connus.
Les principaux parasites
Les parasites digestifs des chevaux sont nombreux, il est cependant utile de connaitre les plus importants d’entre eux afin de pouvoir adapter sa stratégie de vermifugation, que l’on ait un seul cheval ou toute une écurie.
Les plus fréquents sont les petits strongles (ou cyathostomes), qui peuvent être responsables de diarrhée chronique et d’amaigrissement, associés à une baisse des performances sportives.
Les poulains et les jeunes chevaux sont les plus atteints par les ascarides (Parascaris equorum), une ascaridose se manifestant également par de la diarrhée et une perte de poids, voire dans les cas les plus graves par des symptômes d’occlusion intestinale.
La population des grands strongles (Strongylus vulgaris notamment) a fortement diminuée ces dernières années grâce à l’efficacité des molécules disponibles sur le marché, mais ils gardent un pouvoir pathogène important (coliques, anémie…).
Les cestodes (ténia ou Anoplocephala perfoliata) peuvent également entrainer des coliques plus ou moins graves.
Les poulains (surtout nouveau-nés) peuvent être atteints par Strongyloides westeri, un parasite provoquant de la diarrhée associée éventuellement à de la fièvre et des signes respiratoires (à différencier d’une autre maladie infectieuse !).
Enfin, les larves de gastérophiles sont retrouvés très fréquemment dans l’estomac de nos chevaux, mais l’infestation ne provoque généralement pas de symptômes, sauf si elle est importante (pic maximal en automne).
Certains de ces parasites peuvent être très résistants dans l’environnement (jusqu’à plusieurs mois pour les ascarides).
En cas de suspicion de parasitose intestinale ou pour surveiller le statut parasitaire d’un groupe de chevaux, des examens complémentaires peuvent être réalisés : des coproscopies (recherche des œufs et des larves de parasites dans les crottins à l’aide de différentes techniques), éventuellement des analyses sanguines.
Méthodes de lutte
La prévention :
Passe principalement par la gestion de l’environnement. Le ramassage des crottins par exemple est une méthode efficace, mais laborieuse. L’utilisation de traitement des pâtures (chaux…) a une efficacité encore controversée. La rotation des pâtures toutes les 4 semaines avec éventuellement un hersage et broyage est une technique efficace lors de températures élevées (destruction d’une partie des larves de cyathostomes lors de fortes chaleurs). Il faut surtout penser à bien nettoyer les paddocks et les boxes… Après une vermifugation il est également conseillé de laisser les jeunes chevaux susceptibles d’être contaminés par des ascarides au box pendant 2 ou 3 jours.
La vermifugation :
Les molécules à utiliser et leur rythme d’administration dépend de plusieurs critères, il n’existe pas de schéma type utilisable en toutes circonstances. Une adaptation à chaque cas est indispensable notamment en fonction du type d’élevage (élevages, centre équestres…) et du type d’animaux (race, âge, sexe, stade physiologique, utilisation…). Il faut également traiter selon l’évolution des stades parasitaires au cours des saisons.
Proposition de plans de prophylaxie :
- Poulains : premier traitement entre 1 et 2 mois d’âge, puis en Mars/Avril, fin Juin et en Septembre/Octobre, avant le sevrage.
- Yearlings : vermifuger en Mars/Avril, fin Juin, Septembre, Décembre
- Chevaux au box toute l’année : 3 vermifugations annuelles recommandées : Mars/Avril ; fin Juin, et fin Septembre.
- Chevaux au pré : 3 à 4 vermifugations annuelles minimum : Mars (mise à l’herbe) ; fin Juin, fin Septembre, et fin Novembre (retour au box).
Il faut faire attention au sous-dosage léger (utilisation de rubans de mesure utile pour évaluer le poids), ne pas utiliser les mêmes familles chimiques à chaque vermifugation (permet de ralentir la vitesse d’apparition des résistances des parasites aux molécules). Et surtout demandez conseil à votre vétérinaire, il peut vous conseiller au mieux un plan de vermifugation selon votre situation.
Produits pouvant être associés à une vermifugation lors d’une diarrhée d’origine parasitaire :