Les chevaux sont de véritables athlètes. Ils sont capables de performances physiques très impressionnantes et peuvent avec l’entrainement nous conduire à très haut niveau. Cependant leur système musculo-squelettique étant extrêmement sollicité, les chevaux de sport sont sujets aux pathologies musculaires (Les myosites). Ils doivent bénéficier d’un suivi rigoureux de leur état de santé, d’une préparation adaptée et la connaissance de ces pathologies est indispensable pour prévenir des contre-performances.
Les myosites, également appelées rhabdomyolyses ou plus familièrement « coup de sang » sont une atteinte des muscles très fréquente chez les chevaux de sport, particulièrement chez les chevaux de courses et les chevaux de polos, qui fournissent des efforts intenses et mettent leurs muscles à rude épreuve. Néanmoins, tous les chevaux peuvent être touchés par cette affection, lors d’un entrainement inadapté, d’une mauvaise alimentation, d’un grand stress ou lors de conditions extérieures difficiles par exemple.
Les myosites: Symptômes
Les signes cliniques peuvent être d’intensité variable : la manifestation de cette souffrance musculaire peut être discrète avec légère boiterie ou une raideur dorsale, ou plus marquée avec une difficulté voire même un refus de se déplacer, de fortes douleurs musculaires surtout à la palpation des muscles du dos et de la croupe, des tremblements, une sudation importante, les rythmes cardiaque et respiratoire augmentent et on peut également observer des urines très foncées. Lorsque l’affection est chronique, une atrophie musculaire peut être remarquée.
En effet, on distingue deux catégories de rhabdomyolyses : sporadiques et chroniques. Les myosites sporadiques apparaissent de façon aigue, généralement après un exercice, parce que celui-ci a été trop intense pour le cheval ou parce que l’organisme de l’animal était affaibli (par un passage viral ou une mauvaise alimentation par exemple) et n’a pas pu fonctionner correctement, aboutissant ainsi à une souffrance musculaire souvent marquée. Les carences, notamment en vitamine E et en Sélénium, ou les déséquilibres électrolytiques sont particulièrement incriminés lors de ce type de myosites. Les rhabdomyolyses chroniques sont quant à elles des épisodes de myosite répétés, sans lien particulier avec l’exercice intense. Elles ont en réalité une origine génétique : des anomalies héréditaires modifient le métabolisme normal du système musculaire favorisant ainsi les myosites. Il en existe principalement deux : la « Polysaccharide Storage Myopathie » (PSSM) et la « Recurrent Exertional Rhabdomyolysis » (RER). La première concerne surtout les Quarter horses, Paint, Appaloosa, et les races lourdes, la deuxième se rencontre plus fréquemment chez les chevaux très nerveux (Pur-sang, Trotteurs, Arabes…).
Les myosites: Diagnostic et traitement
Le diagnostic est relativement facile, notamment lorsque les signes cliniques apparaissent après un exercice. Mais le diagnostic de certitude se réalise par une simple analyse de sang. On constate alors une élévation anormale des paramètres musculaires. Cependant lors de myosite chronique ou lorsque l’on suspecte une prédisposition génétique, une biopsie musculaire est parfois nécessaire.
Le traitement lors de myosite consiste à gérer l’inflammation, la douleur, l’anxiété du cheval et les spasmes musculaires. Ainsi, des AINS, des diurétiques et des tranquillisants sont généralement utilisés mais lors d’épisode sévère, il est parfois nécessaire de perfuser l’animal. Le cheval doit ensuite être mis au repos et la reprise de l’exercice doit se faire très progressivement. En prévention, le cheval doit être rigoureusement examiné afin de déterminer la présence d’une éventuelle faiblesse comme l’existence d’une maladie sous jacente ou d’une affection ostéo-articulaire à l’origine de difficultés locomotrices. Différents facteurs doivent être également sérieusement évalués : l’entrainement a-t-il été trop intense ? L’échauffement assez important ? La récupération négligée ? L’environnement était-il particulièrement stressant pour le cheval ? Les conditions extérieures difficiles ? L’alimentation est-elle adaptée au cheval et à l’exercice demandé ? Sa ration est-elle insuffisante ou carencée ? Une supplémentation est-elle nécessaire ? La discussion entre le vétérinaire et le propriétaire (ou l’entraineur) est alors primordiale pour la gestion de ces affections musculaires.
Une maladie qui touche fréquemment les chevaux de sport, à prendre très au sérieux !