Définition :
La fourbure est une maladie grave du pied provoquée par une défaillance du système vasculaire d’origine variée.
Rappels anatomiques :
Le pied présente une structure lamellaire. La face interne de la paroi du pied est constituée de fines lamelles blanches de corne souple : le kéraphylle. Ces lamelles sont étroitement engrenées dans celles du tissu sous-jacent appelé podophylle. Cette cohésion assure la solidarisation de la boîte cornée à la phalange distale, et permet la suspension de cette dernière. Cette structure particulière est également richement vascularisée et innervée.
Facteurs prédisposants :
Il existe différents facteurs prédisposant à la fourbure :
- Chevaux et poneys vivant au pré, avec des pics d’incidence au printemps et à l’automne (végétation plus riche)
- Obésité
- Alimentation trop riche en glucides fermentescibles
- Affections gastro-intestinales : entérites, lésions intestinales…
- Problèmes infectieux et toxiques : endométrite, pleurésie…
- Endotoxémie
- Problèmes endocriniens : diabète, maladie de cushing…
- Problème de pied : fourbure d’appui par pression excessive sur un pied (lors de blessure du membre contro-latéral par exemple), exercice sur sol dur…
Pathogénie :
La pathogénie de la fourbure est complexe et fait intervenir différents facteurs qui ont tous pour conséquence un défaut de vascularisation du tissu lamellaire : par vasoconstriction, défaut d’apport de sang, circulation d’endotoxines, production d’enzymes lytiques…
Le défaut de vascularisation et l’inflammation provoquent une disjonction de la structure lamellaire, les structures internes du pied se désolidarisent de la paroi du sabot. La suspension de la troisième phalange n’étant alors plus assurée, elle finit par basculer. Ce déplacement peut provoquer d’autres lésions tissulaires, en comprimant des vaisseaux notamment, et aboutir à de la nécrose avec perforation de la sole.
La douleur est provoquée par un manque d’approvisionnement des tissus lamellaires en oxygène et éléments nutritifs. Plus ce défaut d’apport est long, plus les tissus sont endommagés.
Symptômes et diagnostic :
Cette affection peut être aiguë ou chronique et elle se caractérise par une douleur importante au niveau des pieds : pouls digité et chaleur au niveau des membres touchés, fièvre, piétinements fréquents, attitude campée voire refus de se lever lorsque l’atteinte concerne les quatre membres. Lorsque la troisième phalange bascule (prise en charge trop tardive) la sole peut être perforée. Le cheval peut même dans les cas très graves perdre le ou les sabots des membres atteints et à terme la fourbure peut être fatale.
Traitement de la fourbure :
Il s’agit donc d’une urgence médicale, dont le diagnostic peut être établi à l’aide des signes cliniques, de radiographies de profil des pieds, et elle doit être différenciée des autres troubles locomoteurs.
Le but du traitement est de supprimer la cause potentielle de la fourbure (si elle est évidente, comme une ingestion exagérée de concentrés), de lutter contre la douleur (avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens de type phénylbutazone, flunixine-méglumine…) et de restaurer une bonne circulation dans le pied. Une tranquillisation est parfois nécessaire. Les soins locaux consistent en l’application de froid lors de la phase aiguë de la maladie, d’utiliser des litières très confortables (lin, copeaux…), de placer la nourriture et l’eau en hauteur…
Le parage peut dans certains cas être indispensable et consiste en une avulsion de la paroi en pince, procédure parfois impressionnante mais nécessaire, associé à la mise en place d’une ferrure adaptée lorsque la phase aiguë est passée.