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L’automne arrive et la saison de reproduction touche à sa fin. Les juments gestantes ont besoin d’une attention toute particulière afin de les mettre dans les meilleures conditions possibles durant l’hiver. Les acteurs de la filière équine, et notamment les éleveurs de chevaux, connaissent bien cette période sensible et redoutent particulièrement les avortements, qui sont des pertes économiques graves pour la structure. Les causes d’avortement chez la jument sont nombreuses, il est donc primordial d’être bien informé sur les divers facteurs entrants en jeu afin de limiter au maximum les risques et ainsi éviter la perte du poulain.

L’avortement chez la jument correspond à l’expulsion du fœtus, non viable ou mort, avant le terme de la gestation (plus précisément entre le 40ème et 300ème jour de gestation). Avant la mise en place du placenta, c’est-à-dire avant 40 jours de gestation, on parle de mort embryonnaire, et après 300 jours de gestation, on parle de prématurité, que le poulain soit viable ou non. Les différentes études réalisées jusqu’alors montrent qu’approximativement la moitié des avortements sont dus à des infections. Les autres avortements sont dus à des causes non infectieuses (torsion du cordon ombilical, malformation…) ou, dans les cas restants, la cause n’a pas pu être déterminée.

Avortements chez les juments : Etiologies infectieuses

Les avortements d’origine microbienne sont très largement dus à des infections bactériennes. Des bactéries (de genre très varié tels que staphylocoques, streptocoques, colibacilles, chlamydophila, néospora, leptospires…) peuvent en effet atteindre le placenta et/ou le fœtus par voie hématogène ou par voie ascendante. La contamination du fœtus par voie hématogène correspond à une infection qui atteint tout d’abord la poulinière (mais celle-ci ne va pas forcément manifester de symptômes lors de l’infection !) puis la bactérie, passant dans le sang, va finalement pouvoir gagner le placenta et le fœtus, c’est par exemple le cas lors de leptospirose.

Les infections ascendantes sont quant à elle des infections qui remontent de la vulve de la jument vers le placenta, on les appelle des placentites ascendantes. Les poulinières ayant une conformation à risque (anus enfoncé, vulve inclinée, facilitant la contamination de l’appareil génital par les crottins) devront faire l’objet d’une attention spécifique et recevoir une suture adéquate de la vulve durant la gestation (vulvoplastie). L’amaigrissement favorise également cette inclinaison de la vulve, c’est pourquoi il faut à tout prix éviter la perte de poids des juments pleines. Lors de placentite, les poulinières présentent souvent (mais pas toujours) des signes précurseurs de l’avortement avec notamment une augmentation de la taille des mamelles, la présence de cire au bout des trayons ou la production de lait, et parfois un écoulement vulvaire purulent ou rosé. Il faut alors contacter urgemment votre vétérinaire !

La deuxième cause d’avortement d’origine infectieuse est la cause virale, principalement représentée par le virus de la rhinopneumonie et notamment par l’herpès virus EHV-1. Les avortements surviennent alors généralement dans le dernier tiers de la gestation et, contrairement aux placentites bactériennes, ces derniers surviennent sans signes précurseurs, la jument expulse le fœtus sans difficulté, parfois sans présenter de signe clinique de la maladie. La vaccination contre la rhinopneumonie est alors indispensable pour limiter le risque d’avortement des juments pleines. D’autres virus peuvent également provoquer des avortements, c’est par exemple le cas du virus de l’artérite virale, d’où l’importance de réaliser un dépistage des juments et des étalons lors de la mise à la reproduction.

Les infections mycosiques sont possibles mais les avortements dus à des champignons restent relativement rares dans l’espèce équine. Finalement, le diagnostic d’un avortement d’origine infectieuse se base sur les signes cliniques de la jument et sur l’examen de l’avorton et de ses annexes. L’envoi au laboratoire de prélèvements (pris sur la mère, sur le fœtus et sur le placenta) sera parfois nécessaire pour déterminer l’agent infectieux responsable de l’avortement. Evidemment, après un avortement, il est recommandé d’isoler la jument, en particulier en cas de suspicion d’atteinte virale, et désinfecter rigoureusement les locaux afin d’éviter la contagion à toute l’écurie. Quant aux autres causes d’avortement, elles seront détaillées très prochainement…

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